On doit parler ? On peut pas le faire demain ? Ou jamais ? ~{Deklan

(c)angelicafierce
On doit parler ? On peut pas le faire demain ? Ou jamais ? ~{Deklan 314wnzr

I love you so much… but I should not.

Lundi… une journée comme une autre, comme toutes celles de la semaine et qui s’écoule… Ce matin j’avais été un peu dans le brouillard pourtant, cherchant à me concentrer sur un cours de droit qui ne me passionnait pas vraiment… les lois… encore les lois… pourquoi avaient-ils mis ça un lundi matin ? Il fallait vraiment être idiot pour ne pas se douter que les étudiants devaient être sortis le dimanche soir, comme j’avais pu le faire la vielle avec Ashleigh et Dylann, sauf si cela était fait pour nous permettre de terminer nos nuits. Personnellement j’aurais préféré un cours plus interactif, mais n’en demandons pas trop au vieillard décrépi qui nous servait de professeur, ce qui avait laissé quelques soupirs s’étirer dans l’amphithéâtre. Néanmoins, j’avais une autre raison d’être si peu attentive qu’une nuit trop brève… et ce durant toute cette journée, y compris lorsque j'avais déjeuné avec Sasha. Deklan. A croire que je ne faisais que tourner en rond… j’avais pourtant essayé de l’oublier comme un noyer s’accrochant à n’importe quelle bouée passant à sa portée, j’avais eu le temps, l’absence… avant qu’il ne devienne mon tuteur par un fallacieux hasard. Hasard ? Vraiment ? Il m’arrivait d’en douter, sans que je ne lui ai posé directement la question, car malgré ma curiosité, je ne voulais pas lui donner l’opportunité de se rapprocher plus que nécessaire.

Mais il voulait parler, profitant du fait que l’on devait se voir pour travailler… parler, et que je ne disparaisse pas. Peut-être n’était-ce qu’un juste retour après l’ignorance répétée de chacune des tentatives que j’avais tuée dans l’œuf lorsque j’avais pris mes distances. Il l’avait écrit : je lui manquais. Il avait même créé un album exclusivement sur moi sur facebook… peut-être même avait-il placé une chanson à la manière d’un message, que je n’avais pas relevé. J’avais eu ce léger pincement, cette sensation sourde qui vous rappelle que vous l’aimez, face à ces mots, ces attentions… Je l’aimais… et je n’étais qu’une idiote de l’aimer… encore.

Pourtant, lorsqu’il m’avait draguée samedi soir, je l’avais repoussé… cherchez l’erreur ! Peut-être parce qu’il était bourré, qu’il ne l’aurait pas fait en temps normal, que je ne voulais pas souffrir inutilement en ne passant qu’une nuit avec lui. Avant d’envisager ce genre de chose, il fallait que je l’oublie, vraiment. Que je détruise ce sentiment qui me rendait jalouse, qui m’avait éloignée d’une amie que j’appréciais… qui me faisait détester une fille qui n’avait rien fait d’autre que coucher avec lui une seule et unique fois, qui me rendait désagréable et garce avec celles qui lui tournaient autour d’une manière trop appuyée. Mais…

« Tu fais des cœurs en pensant à moi Jencie ? » me tira une voix de ma rêverie, laissant mon regard réaliser qu’effectivement, je venais de dessiner sur ma page de notes quelques petits cœurs. Et merde… Griffonnant vivement pour les faire disparaître, je levai les yeux sur la pendule trônant dans la bibliothèque ; quatorze heure trente.
« Si ça peut t’aider à avoir un orgasme une fois dans ta vie, fantasme tant que tu veux. Mais attention, la chute du nuage est parfois douloureuse… disons que t’es… pas à mon goût. » répliquais-je en rassemblant mes affaires, avant d’aller ranger le livre dans l’étagère qui était sienne. Délaissant l’autre crétin qui avait envie de se montrer spirituel et qui n’avait été qu’un idiot.

Il ne me fallut pas bien longtemps pour sortir de la bibliothèque, rejoindre ma voiture, démarrer, et rejoindre la route sous ma vitesse habituelle qui n’était pas pour rassurer certains de mes passagers, ou même certains usagers de la route à qui il arrivait de klaxonner. Mais bien trop habituée… bien trop absorbée par le court de mes pensées… je me garais devant ma destination sans réellement réaliser que j’avais conduit jusqu’ici, sans même une hésitation sur le chemin à emprunter. Et il n’était pas encore trois heures… glissant côté passager, j’abaissai le pare-soleil pour dévoiler la petite glace qui s’y trouvait… venant simplement retoucher mes lèvres d’une touche de rouge à lèvre pastel, de passer mes doigts dans mes cheveux pour les remettre en place. C’était idiot… complètement idiot… puisque je n’étais pas là pour le séduire, en vérité, je n’avais même pas envie de parler. Je ne serais même pas venue quelques années plus tôt… et cela me paraissait étrange de remettre les pieds ici, de lever les yeux, d’apercevoir cette bâtisse dans laquelle je m’étais rendue tant de fois, avant. Si c’était un piège, une manière de faire ressurgir le passé, cela fonctionnait très bien, même s’il n’y avait pas besoin de ça pour que ce soit le cas. Il suffisait… juste qu’il soit là.

D’un soupir… j’ai saisi mon sac-besace et je suis sortie de la voiture, la condamnant par habitude, tandis que je m’approchais de cette porte, à laquelle je me suis contentée de sonner. Autrefois, j’aurais sonné, voir pas du tout, et je serais rentrée… autrefois, quand les choses étaient différentes. Mais aujourd’hui, j’attendrai…

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Des fois je me dis que j’ai fait que des conneries dans ma putain de vie. Je passe souvent pour le con et salop et de service et j’ai perdu une meilleure amie. Parce que je suis trop aveugle pour voir certaines choses, comme le fait qu’elle était amoureuse de moi quand nous étions plus jeunes. Je m’étais même permis de lui raconter les détails de ma vie sexuelle ! Quel boulet je te jure. C’était à ce moment-là, qu’elle avait comme pété les plombs ! Elle s’était mise à hurler, ça il s’en rappelait encore aujourd’hui. Ça avait été sec et dur… Jencie avait tout fait pour qu’il la laisse tranquille, elle ne répondait pas à ses coups de téléphones, ses messages… Elle faisait la morte. J’ai laissé tomber, j’avoue. Je n’aurais peut-être pas du enfin pas si tôt… Je ne sais pas…

En allant à l’université, je n’étais plus obligé de la voir tous les jours, mais cela ne dura qu’un temps, un an exactement. Jencie intégra la même filière que moi, je me suis jeté sur l’occasion d’être son tuteur, j’ai même un peu supplié le professeur… J’étais bon élève enfin j’avais des notes correctes. Donc c’était plutôt bizarre que je me propose pour donner des cours, mais voilà je pouvais la voir, parler et me rapprocher d’elle. C’était mon seul et unique but autant ne pas mentir. Quatre ans que cela durait… Je n’avais pas tellement avancé, j’avais toujours cette réputation de connard. Elle ne semblait pas prête à me parler plus que du droit… Donc je me contentais de lui donner des cours, à la moindre allusion que je pouvais faire… elle partait. C’était donc un peu pour ça que je lui ai donné rendez-vous chez moi, la maison qu’elle connaissait tant à une époque. Histoire de lui remémorer nos bons souvenirs, qu’elle ne puisse pas vraiment s’enfuir.

Je n’avais pas vu le temps passer aujourd’hui, j’ai séché et je suis sorti avec Jude. Un échange de drogues mal fait et paf ça s’est terminé en baston général. J’avais bien l’air fin avec mon œil tout abimé… enfin ça pouvait être sexy. Je me regardais dans le miroir de ma salle de bain, je n’avais pas mis de glace, j’étais un viking ! Puis mon portable vibra, c’était un sms de mon meilleur ami Jay’ qui me disait de me faire Jencie sur mon bureau… J’étais mort de rire, quel con. J’ai pu voir l’heure et je savais qu’elle ne tarderait pas à arriver, en espérant qu’elle vienne car bon venir ici… Ça devait lui faire bizarre. De toute façon presque tous les meubles avaient changé, donc elle serait surement dans un autre état d’esprit. Un bruit de voiture se fit entendre devant chez moi, j’allais jeter un coup d’œil par la fenêtre. C’était elle. Un petit sourire de contentement. J’étais en train de dévaler les marches super vite, quand elle sonna à la porte. J’ouvris et la fit entrer,

« Entre, ouais je sais j’ai une sale gueule. Mais j’ai dû me battre, enfin tu veux boire quelque chose avant de commencer ? »

J’étais à l’aise, enfin c’était ma nature ca donc pas trop étonnant. Elle me suivait vers la cuisine, je l’ai laissé regarder autour d’elle, elle avait l’air surprise. Surement les meubles et la déco.

« Ca a changé, t’aimes ? »

J’étais en train de fouiller dans mon frigo américain, sortant deux canettes de coca.

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I love you so much… but I should not.

Je n’eu pas à attendre longtemps avant que la porte ne s’ouvre, à croire qu’il était tout près, ou qu’il s’était arrangé pour que je ne rebrousse pas chemin. J’aurais fait ça ? Moi ? Avec la discussion à venir, je crois bien que oui. Mais déjà mes prunelles s’attardèrent sur son visage… et plus exactement le cocard qui trônait sur ses traits. J’avais pris l’habitude de ne pas réagir, de ne pas avoir de geste à son encontre, et pourtant je retins celui de l’effleurer. Comme si ce simple geste aurait pu faire disparaître la douleur lancinante qu’il devait ressentir avec ce bleu particulier. Peut-être même… était-il blessé autre part. Stop ! J’arrêtais là… cela ne devait pas avoir d’importance, un point c’est tout.

« Entre, ouais je sais j’ai une sale gueule. Mais j’ai dû me battre, enfin tu veux boire quelque chose avant de commencer ? » Il avait dû… se battre, oui. Mais pourquoi ? D’accord, peut-être en saurais-je plus sur facebook par la suite, puisque je n’avais pas l’intention de lui poser plus de questions que nécessaire, et ce ne serait pas moi qui entamerait la première la discussion qui nous mènerait sur un chemin que je ne souhaitais pas. Pénétrant donc dans la maison… « Un coca s’il te plaît. »… j’observais les changements qui y avaient été apporté. Détail que j’appréciais, parce qu’il me permettait de ne pas replonger trop facilement quelques années en arrière. Peut-être même pourrais-je avoir la chance qu’il ne commence à parler que lorsque nous aurions fini de travailler.

Enfin… je le suivis dans la cuisine, délaissant mon sac près du canapé… la maison semblait vide, et nous n’allions quand même pas aller dans sa chambre pour travailler si le reste de la maison était disponible. Je n’en avais tout simplement pas l’intention, peut-être qu’au fond je cherchais à rester proche de la porte… Mais c’était ridicule, il ne m’enfermerait pas dans une pièce pour me contraindre à discuter, et si je voulais partir, je le pourrais toujours. Néanmoins, une certaine nervosité me tenaillait quand je pris la canette qu’il me tendit, m’interrogeant… « Ca a changé, t’aimes ? »

Je pris le temps de regarder une nouvelle fois autour de moi… la cuisine cette fois-ci, tandis que je buvais une gorgée de coca. Merci les rouges à lèvres longue tenue, sinon les maigres efforts que j’avais effectués dans la voiture et qui me donnaient plus de force en un sens, auraient disparu en partie. M’adossant au plan de travail comme si je me trouvais chez moi, comme si tout ceci me paraissait naturel, ce qui était loin d’être le cas… ou peut-être que si au fond, les meubles avaient beau avoir changé, la maison restait la même… et il était là également. « C’est sympa… c’est une idée de qui ? Coop, ton père, ou toi ? »

Si vous m’aviez dit une semaine plus tôt que je serais dans sa cuisine, en train de boire un coca et parler de la nouvelle décoration de sa maison… je n’y aurais pas vraiment cru, et ce pour la simple et bonne raison que je ne lui laissais jamais l’occasion de parler de lui comme je l’invitais à le faire à cette seconde présente. Mon cœur se serra légèrement à cette pensée… quand il ne cessait de me manquer, quand… Non, je devais arrêter ça tout de suite, mais cela aurait été plus simple si nous avions directement commencé à travailler, et j’imaginais que ce ne serait pas tout de suite, tandis que je laissais une nouvelle gorgée glisser dans ma gorge.

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« Un coca s’il te plaît. »

J’avais déjà sorti le coca, je la connaissais encore. En même temps j’aurais été surpris de voir ses goûts changer. Il fut un temps, elle était tout le temps chez moi et j’aimais ça. C’était devenu presque une Winstead, une petite sœur. Mais bon tout avait changé, elle aussi. Déjà qu’elle était canon à l’époque, mais là elle était une femme vraiment plaisante à regarder. Oui j’étais en train de la mater et paf je devais m’arrêter parce que sinon je ne pourrais pas contrôler cela et elle s’en rendrait compte. Mais putain pourquoi on parlait des meubles ? Surement parce qu’elle était aussi gênée que moi, pourtant ce n’était pas vraiment mon genre. Mais aujourd’hui j’avais un plan en tête… regagner son amitié et lui parler pour de vrai cette fois ci.

« C’est sympa… c’est une idée de qui ? Coop, ton père, ou toi ? »
« Un peu plus de nous que de notre père, il est rarement là alors… »

Je n’étais pas très loin d’elle, dans la cuisine, en train de boire mon coca. Puis je me suis dit qu’il était temps de parler, ça ne servait à rien d’attendre. Autant que je mette le sujet tabou sur la table non ? Plus vite j’aurais commencé à en parler, plus vite on en aurait terminé. Je m’attendais à ce qu’elle parte mais je ne le voulais pas, donc il fallait que je ne sois pas trop direct… Seulement je ne connaissais pas vraiment une autre manière de parler que celle-ci. Ma nature faisait de moi un gros franc… Aller je me suis lancé, tout en posant ma canette sur le plan de travail, les mains posé sur ce même meuble. Mon regard ne la quittait pas.

« Jencie… Si je t’ai demandé de venir ici c’est parce qu’il faut qu’on parle. Je vais pas y aller par quatre chemins… Je veux qu’on redevienne les amis d’avant, ça fait quatre ans que je te donne des cours. Je pense qu’il est temps de parler de tout ça. »

Je marquais une petite pause car elle semblait blasée… oui elle devait s’y attendre et ça ne lui faisait pas vraiment plaisir d’entendre ça. Mes mains maintenant dans mes poches, ce qui voulait dire que je n’étais pas très à l’aise. Mais mes yeux restaient toujours immobile, ils étaient toujours tournés vers elle, je reprenais mon discours.

« J’aimais notre relation, ça me manque, tu me manques. Si j’avais su ce que tu ressentais pour moi à l’époque j’aurais agi différemment. Je ne me serais pas autant étalé sur ma vie privé devant toi. Je vais pas te mentir, je te voyais comme une petite sœur et ça fait mal de perdre quelqu’un comme toi. Le temps a passé et je me disais qu’on pouvait peut-être retrouver un semblant d’amitié… »

(désolé pour le retard (aaa) *out*)

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I love you so much… but I should not.

« Un peu plus de nous que de notre père, il est rarement là alors… »

Ca ne m’étonnait pas vraiment, et puis je retrouvais un peu des deux hommes en un sens dans ce qui m’entourait… mais j’avais passé tellement dans de temps parmi l’ancienne décoration, que celle-ci me paraissait presque étrange en un sens. Enfin… ce n’était pas ce qui me préoccupait le plus tandis que j’acquiesçais silencieusement, puisque je savais pertinemment qu’il ne s’agissait là que d’une entrée en matière, une manière de m’amener dans la cuisine sans que je ne décide de partir tout de suite. Et je n’eu pas à attendre bien longtemps… tandis que je sentais son regard posé sur moi, que je pouvais le croiser, quand ses mots s’esquivèrent de ses lèvres : « Jencie… Si je t’ai demandé de venir ici c’est parce qu’il faut qu’on parle. Je vais pas y aller par quatre chemins… Je veux qu’on redevienne les amis d’avant, ça fait quatre ans que je te donne des cours. Je pense qu’il est temps de parler de tout ça. »

Un maigre soupir s’esquiva de mes lèvres, tandis que je menais une nouvelle fois la boisson à ces dernières. Oui, je savais pertinemment que nous devions parler, il avait été clair là-dessus, mais il n’était pas certain que je reste jusqu’à la fin de la conversation, ni même que j’y participe pleinement. De toute manière, qu’aurais-je pu répondre à ça ? Et parce que tu le souhaites ça va se réaliser ? Hum… autant se taire, plutôt que d’envenimer stupidement les choses. Aussi le vis-je enfoncer ses mains dans ses poches… d’accord, je n’étais pas très engageante, mais s’il avait pu renoncer à cause de ça, je pense que j’en aurais été contente… ce ne fut pas le cas. « J’aimais notre relation, ça me manque, tu me manques. Si j’avais su ce que tu ressentais pour moi à l’époque j’aurais agi différemment. Je ne me serais pas autant étalé sur ma vie privé devant toi. Je vais pas te mentir, je te voyais comme une petite sœur et ça fait mal de perdre quelqu’un comme toi. Le temps a passé et je me disais qu’on pouvait peut-être retrouver un semblant d’amitié… »

En l’entendant dire, affirmer, que je lui avais manqué, je sentis mon cœur se serrer, et je luttais contre cette envie de fermer les yeux une brève seconde, mais cela aurait été l’ombre d’une première faille que je ne pouvais pas me permettre. Plus encore quand j’avais si précisément conscience qu’il aurait tout fait pour me préserver, m’éviter cette souffrance qui serait forcément apparue un jour ou l’autre, alors que je n’étais qu’une… petite sœur à ses yeux. Petite sœur qu’il désirait retrouver… petite sœur qui était toujours amoureuse de lui, détail dont il n’avait pas conscience. Expiant un nouveau soupir à la fin de son discours, gardant mon coca dans une main, ce qui me permettait de l’occuper en un sens, de ne pas montrer ma propre nervosité.

« Rappelle-moi à quoi sert une meilleure amie qui n’est pas capable d’écouter ? A rien. Tu m’aurais caché des choses… jusqu’au moment où cela aurait fatalement posé problème. C’était inévitable Deklan… J’aimais aussi ce que l’on partageait… mais tôt ou tard… » expliquais-je, tandis que mon regard se faisait fuyant sur la fin de ma phrase, que j'avais l'impression que mon coeur bordait mes lèvres, rendant mon timbre moins assuré. J’aimais plus que cela… puisque je l’aimais lui aussi, j’étais tombée amoureuse comme l’on tombe bêtement lorsque l’on trébuche sur un caillou. « De toute manière je ne vois pas pourquoi on devrait tenter de reconstruire quelque chose. » ajoutais-je en me reprenant, me refermant, chassant les souvenirs pour qu’ils ne puissent m’influencer, dardant mon regard sur le sien, tandis que je déposais mon coca à côté de moi, avant que je n’en vienne à croiser les bras.

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Elle était restée sans rien dire, elle ne m’a même pas interrompu. J’étais surpris sur le moment parce que voilà elle avait toujours trouvé le moyen de me faire taire par diverses façons. En hurlant, oui au début on ne communiquait que comme ça… En partant directement sans avoir pris la peine de m’écouter une seconde… Et j’en passe. J’avais un peu laissé tout ça de côté, quatre ans s’étaient écoulés et il fallait crever l’abcès. J’étais fier de moi parce que la blondinette n’était toujours pas partie en courant de chez moi. Donc on allait enfin avoir CETTE discussion tant attendu. J’attendais sa réponse avec hâte, comme un gamin qui voulait avoir son jouet le plus rapidement possible. J’étais un peu nerveux, je pensais que cela ne se verrait pas mais peut-être que si.

« Rappelle-moi à quoi sert une meilleure amie qui n’est pas capable d’écouter ? A rien. Tu m’aurais caché des choses… jusqu’au moment où cela aurait fatalement posé problème. C’était inévitable Deklan… J’aimais aussi ce que l’on partageait… mais tôt ou tard… »
« Peut-être… mais maintenant c’est différent, ça fait longtemps. »

Depuis le temps écoulé, tant de choses avaient changé… Je pensais donc que cette histoire n’était plus qu’un truc de gamin et qu’il fallait absolument que ça change. On a grandi… Bon elle n’avait peut-être pas confiance en moi et puis ma réputation me donnait un air de sacré connard mais bon. Elle savait qui j’étais au fond, elle connaissait presque tout de moi. Quand ma mère est morte, j’avais été vers elle. Nous avions dormi tant de fois ensemble, comme des amis. Mais quand j’y repense, un homme et une femme dans la situation dans laquelle nous étions… ne pouvaient pas vraiment être de simples amis. Pourquoi j’avais été si aveugle ? Surement parce que je n’étais qu’un homme enfin un garçon à l’époque.

« De toute manière je ne vois pas pourquoi on devrait tenter de reconstruire quelque chose. »
« Mais pourquoi ? Franchement moi j’en ai envie, tu manques Jen’. Ta façon d’être me manque, toi tout simplement. »

Jencie avait les bras croisés devant moi, j’ai décidé donc de m’approcher d’elle. Face à elle je l’ai forcé à décroiser ses petits bras, j’ai pris ses mains dans les miennes, en la regardant bien dans les yeux. J’étais loin de penser qu’elle m’aimait encore… Je voulais lui montrer qu’on pouvait se rapprocher très vite, que tout redevienne comme avant. Qu’on pouvait faire table rase sur le passé.

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I love you so much… but I should not.

« Peut-être… mais maintenant c’est différent, ça fait longtemps. »

Rappelez-moi en quoi ? J’étais certaine qu’il en était convaincu… et pourtant, la réalité était toute autre, même si elle le laissait imaginer que ce n’était qu’un amour d’adolescente. Cela aurait été mille fois plus simple que ça soit le cas. Je l’aurais oublié, je serais passée à autre chose, peut-être même aurions-nous pu depuis longtemps redevenir amis… Pourtant… Ma rancœur et la blessure étaient bien trop tenaces pour qu’il n’y ait rien d’autre, il aurait dû pouvoir s’en rendre compte lui-même, sans que j’ai besoin de le préciser. Et puis… je n’avais pas l’intention de le faire de toute manière. Me refermant, j’avais soufflé de nouveaux mots, de nouvelles paroles… croisant tout simplement les bras.

« Mais pourquoi ? Franchement moi j’en ai envie, tu manques Jen’. Ta façon d’être me manque, toi tout simplement. » me disait-il, tout en comblant la distance, venant face à moi, m’obligeant à décroiser les bras, à lui donner mes mains, son regard venant s’ancrer dans le mien. La sensation qu’à cette seconde il aurait pu… j’aurais pu… mais que cela ne se ferait pas me parut infiniment douloureuse, parce qu’il ne me verrait jamais ainsi… Jamais ! « Arrête d’accord ! Arrête ça tout de suite ! » m’exclamais-je en me dégageant, m’éloignant en quelques pas rapides de lui, du plan de travail… mais surtout de lui. Avant que je ne me retourne pour le regarder… « Tu crois que tout est si simple ? Qu’il te suffit de me dire que tu aurais agi différemment ? Que tu as souffert quand tu m’as perdue ? Que je te manques… ? Que tu me tiennes les mains ? Pour que tout s’arrange d’un simple claquement de doigts ? Et quand tu es bourré, qu’il te suffit de me proposer une douche ou de coucher avec toi ? »

Secouant légèrement mon visage, je me suis contentée d’hausser les yeux vers le plafond, avant de me retourner vers la fenêtre que je savais être derrière-moi. Je connaissais bien trop cette maison, pour que même secouée par divers sentiments contradictoires, je ne pouvais qu’avoir conscience que j’étais chez lui, presque un second chez moi à une période. D’un nouveau soupir… il était plus simple de parler à une vitre, un extérieur, qu’à lui directement, qu’à croiser son regard, qu’à subir… Je ne voulais même pas savoir la portée de ce que je pouvais dire, j’avais peur que cela suffise pour que je craque, pour que… Je n’aurais jamais dû laisser cette conversation commencer, mais il était trop tard.

« Tu me manques aussi Deklan… » soufflais-je en me refusant de montrer à quel point il était important à mes yeux par le biais d’un surnom ou d’un diminutif… « … mais ça ne fait pas si longtemps, et ce n’est pas si simple. Ca ne pourra jamais l’être. Jamais… tu comprends ? Alors arrête. »

Et cette envie fourbe de me laisser aller contre lui, de dire on s’en fout, et de m’exposer comme une idiote à la douleur aiguisée de n’être qu’une amie ; je l’ai tuée en fermant simplement les yeux, passant une main sur mon front… Avant de repousser naturellement quelques mèches, et de laisser mon regard revenir étreindre ce qui se trouvait devant moi. J’aurais voulu… que cette discussion ne commence jamais, et je devais la conclure à présent, le convaincre que c’était une mauvaise idée, y parvenir tout simplement.

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« Arrête d’accord ! Arrête ça tout de suite ! » Dans mon silence, je croisais les bras… après qu’elle ait lâché mes mains puis s’être écartée de moi.
« Tu crois que tout est si simple ? Qu’il te suffit de me dire que tu aurais agi différemment ? Que tu as souffert quand tu m’as perdue ? Que je te manques… ? Que tu me tiennes les mains ? Pour que tout s’arrange d’un simple claquement de doigts ? Et quand tu es bourré, qu’il te suffit de me proposer une douche ou de coucher avec toi ? »
« Un claquement de doigts non. Ah j’ai fait ça bourré ?! » Je passais ma main dans mes cheveux histoire de me remémorer les choses mais non rien ne revenait.
« Je suis désolé c’était pas volontaire. »

Voilà que j’avais déconné avec elle pendant une soirée, pas cool… Le pire c’était qu’aucun souvenir ne revenait en moi, vraiment rien. Et il se pouvait que je sois un véritable connard et même salop quand j’étais bourré. Et vu ce qu’elle venait de me dire j’avais un peu exagéré vu la situation.

« Tu me manques aussi Deklan… »
« Ah ouais... »

Je lui manquais, donc elle ne me détestait pas totalement enfin peut-être un peu. Mais bon quand quelqu’un nous manque on ne peut pas ressentir également la haine si ?! J’étais un peu paumé à dire vrai. Parce qu’avec tout ce temps écoulé, je ne la voyais plus comme ma petite sœur de l’époque, c’était une femme. Sexy en plus, canon même bref mon type. Blonde… pas trop grande, des formes là où il faut. J’avais du mal à ne pas être attiré par elle, j’étais un mec après tout et oui elle était bien bandante… mais pour le moment ce n’était pas mon problème majeur.

« … mais ça ne fait pas si longtemps, et ce n’est pas si simple. Ca ne pourra jamais l’être. Jamais… tu comprends ? Alors arrête. »
« Non je comprends pas dis-moi parce que bon tu as toujours été là pour moi surtout après la mort de ma mère. Je me souviens de tout Jencie et désolé mais je lâcherai pas l’affaire… parce que je tiens encore à toi. »

J’étais toujours et encore sincère donc j’attendais vraiment qu’elle m’explique plus que ça. Elle avait peut-être souffert et alors ! Depuis le temps merde ! Et je n’avais pas arrêté de m’excuser. Je voulais juste une parole, un signe de sa part. Je ne pouvais pas croire que notre relation n’avancerait pas, qu’on resterait en froid… Je n’en avais pas envie et j’étais du genre têtu. J’avais décroisé mes bras pour mettre mes mains dans mes poches… Toujours en gardant mon regard sur elle, essayant de voir en elle comme si je pouvais tiens !

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I love you so much… but I should not.

« Non je comprends pas dis-moi parce que bon tu as toujours été là pour moi surtout après la mort de ma mère. Je me souviens de tout Jencie et désolé mais je lâcherai pas l’affaire… parce que je tiens encore à toi. »

C’est dans ces cas-là qu’on dit : Et merde ? Parce qu’il ne comptait pas me laisser arrêter tout ça… ou si c’était maintenant, il n’était pas sûr qu’il y ait un plus tard qui me soit évitable ; Alors qu’est-ce que je devais dire ? Que même si je lui expliquais il ne comprendrait pas ? C’était un mensonge… et c’était dire qu’il était idiot, ce qu’il n’était pas. Alors qu’est-ce que je devais faire en fin de compte ? Tenter de partir sans lui expliquer quoique ce soit… Il n’était même pas certain qu’il me laisse sortir, partir… alors que je venais plus ou moins de lui dire qu’il devait comprendre, alors qu’il n’avait pas toutes les cartes en main pour le faire. Un soupire s’exila de mes lèvres, vague, incertain, parce que je ne voyais qu’une solution pour qu’il comprenne, qu’il arrête, qu’il… Et c’était la vérité, celle qui n’est jamais si simple à dire, mais les mots s’échappaient avant même que je ne m’en rende compte, comme une ribambelle de traîtres que je ne contrôlais plus.

« Je t’aime… C’est ça le problème. … Je t’aime toujours, et me dit pas que toi aussi, parce que ça ne sera jamais pareil. Je suis… »

J’ai recherché cette goulée d’air qui m’échappait, tandis que je confessais cette vérité les yeux clos, toujours et obstinément tournée vers cette fenêtre, avant de pivoter, d’entrouvrir mes paupières pour le regarder dans les yeux, croiser ce regard alors que je n’avais qu’une envie, prendre mes jambes à mon cou et disparaître. Et je n’eu qu’une seule seconde, un seul instant d’hésitation sur ce que je comptais faire. Je n’attendais rien, j’avais juste glissé ce qui nous empêchait de nous réconcilier sous une amitié quelconque. J’étais…

« … amoureuse de toi… Et une véritable idiote de l’être encore… Tu sais quoi ? Je vais rentrer, et maintenant que tu sais pourquoi, on va faire comme si on n’en avait jamais parlé. Comme si je ne t’avais rien dit, comme si cette conversation n’avait jamais eu lieu. Ni ton envie qu’on redevienne ami, ni le fait qu’on se manque, ni… Rien. » J’avais laissé mon regard dériver sur le côté sous cette énonciation qui me paraissait si douloureuse en fin de compte, tandis que j’insistais sur ce dernier mot. J’avais été stupide de croire que de lui avouer tout serait une bonne idée, et je n’avais même pas envie de l’entendre répliquer quoi que ce soit. Alors quand je le vis faire mine d’ouvrir la bouche, je me suis juste… exclamée : « Non ! Ca sert à rien d’en parler ! Je n’aurais pas dû venir, pas dû accepter ce coca, pas dû… Passe un bon après-midi Deklan. »

Dernières paroles, derrière sentence que je laissais s’esquiver de mes lèvres, tandis que je cherchais mon sac des yeux… réalisant que je l’avais laissé dans l’autre pièce… perdant quelques secondes, presque une minute pour disparaître. Déjà je m’apprêtais à aller le chercher, à le planter tout simplement là, parce que je ne voyais pas l’intérêt de poursuivre, d’en parler, de polémiquer sur mes inexplicables sentiments qui auraient dû mourir un grand nombre de fois sous mes efforts pour l’oublier.

$On doit parler ? On peut pas le faire demain ? Ou jamais ? ~{Deklan Tumblr_lfykdpaHf81qe70rgo1_500$

« Je t’aime… C’est ça le problème. … Je t’aime toujours, et me dit pas que toi aussi, parce que ça ne sera jamais pareil. Je suis… »

Alors là je dirais que c’était un très bon moyen pour moi de rester sans voix. Pour une fois que je l’ouvrais pas… Elle m’aimait toujours j’étais content ! Mais apparemment par elle, puisque ce n’était pas dans le même sens que moi. Comme à l’époque… Putain rien n’avait changé ! Je n’en revenais tout simplement pas. J’allais parler mais elle me coupa en précisant « amoureuse de toi ». Aïe ! J’étais dans la merde, je sentais une chaleur me prendre. Le stress… Je ne pouvais pas lui dire, moi je ne suis pas amoureux de toi. C’était méchant et ce serait surement mal pris. Je ne voulais pas la faire souffrir, comme depuis le départ. Mais sans le vouloir vraiment c’était ce que je faisais comme un con.

«… amoureuse de toi… Et une véritable idiote de l’être encore… Tu sais quoi ? Je vais rentrer, et maintenant que tu sais pourquoi, on va faire comme si on n’en avait jamais parlé. Comme si je ne t’avais rien dit, comme si cette conversation n’avait jamais eu lieu. Ni ton envie qu’on redevienne ami, ni le fait qu’on se manque, ni… Rien. »

Donc elle ne voulait pas non plus qu’on devienne ami… Ok. J’étais vraiment déçu, mais c’était surement égoïste de vouloir être proche d’elle alors que Jencie en souffrirait.

« Non ! Ca sert à rien d’en parler ! Je n’aurais pas dû venir, pas dû accepter ce coca, pas dû… Passe un bon après-midi Deklan. »

Et voilà, elle venait de prendre son sac et de partir vers la porte d’entrée de chez moi. Et moi ? Bah j’étais resté figé comme une asperge dans le sol. Il fallait que je la rattrape ou pas ?! La question tournait dans ma tête. Puis quand la porte d’entrée claqua, je venais de réaliser qu’il serait temps que je bouge mon cul ! Alors j’ai couru jusqu’à dehors, elle était déjà au volant de sa voiture. J’ai toqué à sa fenêtre, elle l’a ouverte et sur le coup j’ai rien trouvé à dire. Puis les mots sortaient de ma bouche, naturellement.

« Jencie je pensais pas que tu pouvais avoir encore des sentiments pour moi, surtout vu ma façon d’être. Et non tu n’es pas idiote. Je tiens à toi quand même et si tu préfères qu’on reste loin l’un de l’autre, pour le moment je peux pas te forcer. Mais je lâcherai pas l’affaire, car je te vois plus comme la petite soeur. T’as grandi, on a grandi… je… on se reverra à un autre moment d’accord. »

J’ai reculé de sa voiture, en mettant les mains dans mes poches. Je ne pouvais pas m’empêcher de la regarder avec des yeux tristes. Car ça me touchait qu’elle puisse autant tenir à moi, Deklan le connard de service. Elle démarra sans rien me répondre, elle avait les larmes aux yeux j’en étais sûr. Je me contentais alors de regarder sa voiture s’éloigner au loin puis de rentrer chez moi. D’un pas lourd et pas convainquant. Je ne voulais pas la laisser partir mais avais-je le choix ?